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Le 30/05/2012
En Inde les greniers sont pleins, les pauvres ont faim!
Article paru dans l'édition du Monde du 02.09.10
L'Inde croule sous les réserves de céréales (riz, blé...) qui pourrissent en plein air, faute de lieux de stockage appropriés. Ces stocks, gérés par le gouvernement indien pour faire face à une chute de la production agricole comme lors de sécheresses ou d'inondations, sont également destinés aux plus démunis, à des prix subventionnés. Mais le système de distribution est miné par la bureaucratie et la corruption. 60 millions de tonnes entreposées, soit le triple des stocks nécessaires, dorment dans les entrepôts ou sous des bâches en plastique, et 11 millions de tonnes auraient déjà été détruits par la mousson, selon le quotidien Hindustan Times.
Cette négligence s'apparente à un « génocide », selon des experts nommés par la Cour suprême de justice, laquelle a ordonné, mardi 31 août, au gouvernement, de distribuer gratuitement du riz et d'autres céréales aux plus pauvres, plutôt que les voire détruits par les rats.
Depuis la révolution verte des années 1970, la production agricole indienne ne cesse d'augmenter, sans profiter à ceux qui ont le ventre vide. La moitié des enfants du pays, âgés de moins de 5 ans, souffrent de malnutrition. Et la croissance économique de ces dix dernières années n'a rien changé à leur situation : le taux de malnutrition n'a pas diminué de 1999 à 2006.
La situation de l'Inde, onzième puissance économique mondiale, est pire qu'en Afrique subsaharienne alors que le pays s'enrichit et ne connaît ni guerre civile ni crise politique. L'image d'une nation aux ventres vides et aux greniers à blé remplis suscite la colère dans le pays.
« Pourquoi le gouvernement n'a pas allégé ses stocks l'année dernière quand la plupart du pays souffrait de la sécheresse, et que l'inflation des produits alimentaires frôlait les 20 % ? Deuxièmement, pourquoi augmenter les stocks alors qu'ils pourrissent dans les hangars ? », demande l'économiste Himanshu dans une tribune publiée dans le quotidien Mint.
Outre les problèmes de gestion des stocks et d'entreposage, c'est le système de distribution publique, déficient et corrompu, qui pose problème. D'après un rapport publié en 2008 par des experts auprès de la Cour suprême, les magasins de rationnement ne sont ouverts en moyenne que deux à trois jours par mois. Et rares sont les Indiens qui peuvent acheter en une seule fois les 25 ou 30 kg de riz ou de blé auxquels ils ont droit chaque mois. Leur salaire suffit à peine pour vivre au jour le jour. Le rapport note que « beaucoup, parmi les plus vulnérables ne profitent pas des programmes d'aide alimentaire du gouvernement, ou ne sont pas couverts de manière adéquate ».
Mieux vaut être riche pour profiter des rations alimentaires réservées aux pauvres : les cartes de rationnement falsifiées s'achètent aux fonctionnaires corrompus. D'après un audit effectué par le commissariat au Plan en 2005, seuls 42 % des denrées subventionnées parviennent à ceux qui souffrent de malnutrition. Ceux qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté utilisent parfois leurs cartes de rationnement pour contracter des emprunts. Ils les donnent en gage aux usuriers ou aux propriétaires des magasins de rationnement, afin de marier leurs enfants ou rembourser d'autres dettes.
Les cartes jaunes, destinées aux plus pauvres, valent de l'or car elles permettent de revendre sur le marché des céréales achetées à seulement 4 ou 5 centimes d'euro le kilo. La corruption et les coûts de gestion absorberaient de 40 % et 70 % du budget alloué chaque année au système de distribution publique.
Comment réformer le système ? Après avoir instauré le droit à l'information, puis le droit à l'éducation, le gouvernement prépare une nouvelle loi garantissant à chacun le droit à l'alimentation. En 1971, la premier ministre Indira Gandhi s'était fait élire grâce au slogan « Eliminer la pauvreté ». Trente-huit ans plus tard, le Parti du Congrès dirigé par Sonia Gandhi, belle-fille d'Indira Gandhi, a remporté les élections sur une promesse similaire, celle de la « croissance partagée ». Entre-temps, l'Inde s'est enrichie et elle compte toujours 651 millions de pauvres, d'après les estimations de la Banque asiatique de développement.
Le mouvement Campagne pour le droit à l'alimentation prône l'accès aux denrées alimentaires de base subventionnées par le gouvernement à tous les habitants du pays. La comptabilisation des pauvres, en Inde, est sujette à de nombreuses polémiques portant sur les critères retenus, et les listes, souvent manipulées, manquent de fiabilité.
D'après un recensement effectué en 2005 et en 2006, seuls 56 % des foyers qui vivaient au-dessous du seuil de pauvreté, étaient répertoriés comme tels par le gouvernement. Enfin, un foyer peut sombrer dans la pauvreté, du jour au lendemain, en cas de catastrophe naturelle, ou si l'un de ses membres décède ou tombe malade.
« Pour ceux qui ont faim, le système de distribution publique universel servira de bouée de sauvetage. Pour les autres, ce sera une forme de soutien financier et de sécurité sociale », explique l'économiste Jean Drèze, membre de la Campagne pour le droit à l'alimentation. Mais cette réforme risque de coûter cher : plus de 17 milliards d'euros selon M. Drèze. Le pays sera-t-il prêt à consacrer 1,5 % de son produit intérieur brut (PIB) au combat contre la faim ? Le projet de loi du gouvernement devrait être dévoilé d'ici à cet hiver.
Julien Bouissou
Le 30/05/2012
Finie l'école buissonnière pour les enfants indiens
© DR
L’école primaire est désormais un ''droit fondamental'' en Inde [Fr]
Ella Martin
Aujourd'hui l'Inde (France)
Le 01-04-2010 (Publié sur internet le 14-04-2010)
689 mots
La loi sur le droit à l’éducation en Inde rentre en vigueur dès aujourd’hui.
Dorénavant tous les enfants indiens devront pouvoir prendre le chemin
de l'école dès l'âge de 6 ans.
Les enfants indiens seront obligés d'aller à l'école dès la rentrée prochaine.
Filles et garçons, riches et pauvres, tous les élèves âgés de 6 à 14 ans
devront remplir les bancs scolaires. C'est l'annonce faite aujourd'hui
par le premier ministre Manmohan Singh, qui souhaite marquer ce jour
d'une pierre blanche. Dorénavant le 1er avril sera une date historique
dans l'histoire indienne, date à laquelle l'acte constitutionnel du droit
à l'éducation est entré en vigueur.
Depuis 100 ans le pays essaie de transformer l'éducation en un
droit, et d'en finir avec son statut de privilège qui accentue les
inégalités sociales. Il y a des enfants ‘‘invisibles’’, des enfants
assujettis par des patrons, des jeunes garçons qui s'occupent
du bétail ou qui sont employés de boutiques, des filles
travaillant dans les champs, en tant qu'aides domestiques
ou obligées de s'occuper de leur fratrie, et tous sont sujets
à se marier très tôt , explique Kapil Sibal, ministre du
développement des ressources humaines, dans le quotidien The Hindu.
Beaucoup de ces enfants sont officiellement inscrits à
l'école, mais sèchent les cours ou n'y ont jamais été.
D'autres sont des migrants ou des enfants des rues qui
vivent dans des conditions très difficiles. Refuser de
les éduquer va à l'encontre de la nature universelle des
droits de l'Homme, continue-t-il.
Ce droit fondamental à l'éducation élémentaire est déjà
inscrit dans le 86e amendement de la constitution indienne
depuis 2002. Sa législation avait été rédigée en 2009 sous
l'intitulé Le droit à l'éducation gratuite et obligatoire pour
les enfants mais n'avait pas été mis en œuvre. C'est
dorénavant chose faite.
En tant que membre de l'ONU, l'Inde a ratifié la conventio
n relative aux droits de l'enfant créée en 1989. Depuis de
nombreuses années, l'UNICEF se bat pour que les enfants
des pays émergents aient accès à l'éducation, et l'Inde a fait
beaucoup d'efforts dans ce sens.
Il y aurait entre 8 et 10 millions d'enfants indiens
actuellement déscolarisés alors qu'on en recensait
25 millions en 2003, d'après la d’après la BBC. En 6 ans,
le nombre d'écoliers serait passé de 57 à 192 millions.
Avec la législation de l'école primaire obligatoire, l'Inde
compte mettre un terme aux inégalités infantiles et veut
offrir à chaque enfant la possibilité de se forger un avenir,
mais elle est consciente que tout reste encore à faire.
Faire passer une loi ne signifie pas que tous les
enfants vont être éduqués. Nous voulons préparer
des structures pour une éducation de qualité, mais
la communauté entière doit participer à cette entreprise,
a notamment insisté Kapil Sibal.
Dans les écoles privées, 25% des écoliers devront provenir
des milieux sociaux défavorisés et les enfants en difficulté
scolaire seront intégrés dans des classes adaptées. Les
autorités locales et les gouvernements régionaux feront une
étude géographique afin de construire des établissements
accessibles à tous.
L'acte indique aussi que le nouveau système scolaire
bénéficiera de professeurs compétents, de terrains de jeux
et d'infrastructures correctes. Le département des sports
souhaite mettre en place l'éducation physique afin
d'optimiser le développement mental, physique, émotionnel
et social de l'enfant, développe Kapil Sibal.
Le gouvernement indien participera à hauteur de 55% tandis
que les 45% restant seront financés par les Etats fédérés,
la Commission des finances leur ayant déjà reversé 4 milliards
d'euros. Le gouvernement fédéral a aussi approuvé une dépense
de 2,5 millions d'euros pour la rentrée 2010-2011.
Ella Martin pour Aujourd'hui l'Inde (France)
Les opinions exprimées et les arguments avancés dans
Elles ne reflètent pas nécessairement les vues de Planète Urgence
cet article demeurent l'entière responsabilité de l'auteur-e.
Le 30/05/2012
La roupie
La roupie indienne se dote d’un nouveau symbole
par Sarah sur le portail www.inde-en-ligne.com
15 septembre 2010
La roupie, vous connaissez ? Elle peut être indienne, sri lankais, népalaise,
pakistanaise, indonésienne.... Depuis le 15 juillet dernier, on ne peut plus confondre.
Le gouvernement a présenté son nouveau symbole monétaire après examen des
3000 propositions faites par les candidats du concours lancé en 2009. C’est Uday
Kumar qui a remporté le prix avec son dessin . Le symbole de la lettre "R" dessinée
à partir de l’alphabet latin et de l’alphabet devanagari utilisé pour écrire le hindi a
retenu l’attention des jurés.
Ce symbole monétaire place la devise indienne sur un pied d’égalité avec l’euro,
le dollar, le yen, le yuan ou la livre sterling. L’objectif de ce nouveau symbole est
aussi économique. En se plaçant sur la même échelle que les monnaies évoquées
plus haut, la roupie indienne pourra être plus facilement convertie. Le problème
actuel de la "convertibilité" des monnaies réside dans la position des banques
centrales. La crise mondiale a touché l’Inde comme les autres pays. Aussi le
sujet doit-il être revu par le Ministre des Finances et la Banque de réserve. Un
compte rendu doit être prochainement publié à ce sujet.Cette volonté entre dans
un contexte global de croissance du pays. Notons toutefois que la roupie
indienne restera dans les prochains mois partiellement convertible.
Si ce nouveau symbole ne sera pas imprimé sur les billets ou gravé sur
les pièces, il sera très prochainement inclus dans l’Unicode et donc utilisé
facilement sur les claviers d’ordinateurs.
Le 30/05/2012
Castes
Le recensement aura lieu entre juin et septembre 2011 "Un comptage distinct de chaque caste, maison par maison, sera effectué entre juin et septembre 2011", à annoncé le ministère de l'Intérieur P. Chidambram aux journalistes après une réunion du gouvernement. "Cela satisfait toutes les exigences qui ont émergé, été discutées et débattues de manière intense", a-t-il ajouté. L'idée de récupérer des statistiques sur les castes a suscité un débat houleux au Parlement, les critiques craignant que cette mesure ne renforce les inégalités et ne conforte un système fondé sur la division, que l'Inde essaye de combattre. A l'inverse, les partis de caste régionaux ont encouragé le gouvernement à accepter ce principe, arguant du fait que les informations récoltées permettraient d'aider les castes les plus basses. Le vice-ministre de l'Intérieur Ajay Maken était parmi les principaux détracteurs de ce recensement. "Repartir en arrière sur la question des castes" serait selon lui désastreux pour le pays, et exacerberait les tensions à propos des quotas de postes dans le secteur public. 27% des postes de fonctionnaires sont actuellement réservés aux classes les plus basses, un seuil mis en place pour compenser des années de discrimination. Le dernier véritable recensement par caste a été organisé en 1931 par les Britanniques, même si des questions sur les castes ont été occasionnellement posées lors des recensements que le pays effectue tous les dix ans depuis son indépendance. La discrimination par castes est interdite en Inde mais imprègne encore beaucoup d'aspects de la vie quotidienne, spécialement dans les zones rurales. L'Inde a lancé son plus récent recensement en avril 2010. Il permettra de collecter des données biométriques pour la première fois dans l'histoire du pays. Plus de 2,5 millions de fonctionnaires comptent à l'heure actuelle la population indienne, estimée à 1,2 milliards d'individus, la classant selon le sexe, la religion, l'activité et le niveau d'éducation. M. Chidambaram n'a pas précisé combien le nouveau recensement par caste coûterait, mais l'agence Press trust of India l'a estimé entre 650 et 850 millions de dollars. Le 10/09/2010 par AFP
Le 30/05/2012
Recyclage des e-déchets : l’Inde fait le ménage [Fr] [En]
Ruhi Kandhari, Jyotika Sood
Down to Earth (Inde)
Le 31-05-2010 (Publié sur internet le 06-07-2010)
1376 mots
Une loi prévoit que les rebuts électroniques ne pourront plus être traités que par des entreprises agréées. Un coup dur pour ceux qui vivent du marché informel.
Naveed, Khalida, sa femme, et leurs trois filles se lèvent chaque matin pour retirer l’or et le cuivre des circuits imprimés de vieux ordinateurs. Ils en font ensuite un tas et y mettent le feu. En brûlant, le plastique émet une fumée rouge toxique. Ce qui reste – les métaux – leur rapporte jusqu’à 300 roupies [5 euros] par jour.
Naveed extrait des métaux de déchets électroniques depuis plus de trente ans maintenant. La famille vit dans une maison d’une seule pièce située dans le quartier Nawabpurna Colony, à Moradabad, dans l’Etat de l’Uttar Pradesh, dans le nord de l’Inde, au milieu d’autres maisons similaires et de pièces d’ordinateurs qui jonchent le sol. Chaque famille est spécialisée dans l’une des étapes du processus d’extraction : certaines utilisent des chalumeaux pour chauffer les circuits imprimés jusqu’à ce que les soudures fondent et que les parties métalliques se séparent ; d’autres plongent les pièces dans des bains d’acide ; et d’autres encore, comme celle de Naveed, les font brûler.
Santé
Quelques substances nocives contenues dans les e-déchets. Le plomb est un neurotoxique qui affecte aussi les reins et les organes sexuels. L’inhalation de chrome provoque des cancers du poumon. Le mercure endommage le cerveau et les reins et altère la croissance du fœtus. Quant aux fumées issues de la combustion du plastique des cartes mères, elles affectent les systèmes immunitaire et reproductif.
Les circuits imprimés proviennent des écrans d’ordinateur, des unités centrales, des claviers, des télévisions, des télécommandes, des radios, des téléphones portables et autres appareils électroniques qui finissent dans le bidonville. D’après les marchands, environ la moitié des circuits imprimés utilisés dans des appareils en Inde finit à Moradabad, qui a gagné le surnom de peetal nagri, la ville en laiton.
Les processus d’extraction sont rudimentaires et peuvent être dangereux. Deux cartes mères, pesant en moyenne 1 kg, coûtent 230 roupies. Après avoir vendu les métaux, les recycleurs retirent de leur achat un bénéfice de 10%. Rien n’est perdu. Les plus pauvres achètent même la poussière qui reste une fois les pièces brûlées, pour récupérer des traces de cuivre, explique le voisin de Naveed, Salim.
Seelampur, au nord-est de Delhi, est aussi l’une des principales plaques tournantes des déchets électroniques. Ils arrivent de toute l’Inde. Tous les vieux ordinateurs vendus aux enchères dans la région finissent également à Seelampur. Là, on trouve une autre sorte de métier, les kabadiwalas (les ramasseurs de déchets), qui achètent les rebuts électroniques des ménages. Mais environ la moitié des ordinateurs qui seront traités sont des appareils faisant partie de lots de matériel d’occasion importé et qui ont été abîmés. En outre, lorsque des organismes gouvernementaux ou des bureaux veulent se débarrasser de leurs rebuts électroniques, ils le font savoir dans Auction News, un bimensuel de Delhi. Une fois les ‘‘recycleurs’’ réunis dans les locaux concernés, la vente aux enchères commence.
Fin avril, le gouvernement a annoncé la publication d’un projet de loi destiné à réguler le marché informel des déchets électroniques (e-déchets). Ce texte pourrait bouleverser la vie de Naveed et de milliers d’autres personnes travaillant dans ce secteur. Selon un rapport de MAIT-GTZ (deux organisations dont la première regroupe des entreprises d’électronique et la seconde promeut le développement durable dans le monde entier), plus de 90% des rebuts électroniques produits dans le pays finissent sur le marché informel. Pour les habitants des villes, ce travail est un bon moyen de gagner de l’argent malgré les risques qu’il présente. Le gouvernement pense pouvoir réguler cette industrie en ne tolérant que les entreprises agréées disposant de technologies modernes et sûres pour recycler les rebuts électroniques. Les ferrailleurs ont pris connaissance de ces règles lors d’une récente vente aux enchères organisée à Delhi par la Banque centrale indienne (RBI) pour se débarrasser de ses vieux ordinateurs et imprimantes. L’un des recycleurs a en effet vu son offre rejetée parce qu’il n’appartenait pas au secteur organisé.
Pour être agréé, il faut avoir un grand espace et des moyens techniques, explique Daljeet Singh, présent ce jour-là. Seuls ceux qui peuvent compter sur des investissements importants peuvent y prétendre. L’homme possède un magasin spécialisé dans le recyclage, dans le quartier de Mayapuri, à Delhi. La majorité des recycleurs du secteur informel ont arrêté l’école à 14 ans, explique Abdul Rasheed, un autre marchand de ferraille de Turkman Gate, à Delhi. Nous dépendons de ces ventes aux enchères pour vivre, poursuit-il. Les recycleurs officiels, qui ont créé l’association des recycleurs de déchets électroniques en juillet 2009, applaudissent la nouvelle loi. L’un de leurs sujets de plainte était qu’ils ne pouvaient pas faire de bénéfices à cause de la compétition du marché informel. Selon l’association, environ 10% de la totalité du marché des e-déchets échoit aux recycleurs agréés.
Deux fois moins cher que dans les pays riches
Il existe dans la région un centre de recyclage officiel d’environ 1.000 m², capable de traiter jusqu’à 500 tonnes de déchets électroniques par an. Selon son directeur, Raj Singh, seules 200 tonnes ont été traitées depuis son ouverture, en juin 2008.
Parmi les clients des recycleurs officiels figurent des entreprises internationales qui ne veulent pas que leurs produits finissent sur le marché gris. Ces entreprises veulent montrer qu’elles respectent l’environnement et obtenir un certificat qui atteste que leurs déchets ont bien été traités par des recycleurs officiels, explique Singh.
Mais l’exportation vers l’Inde d’e-déchets est souvent une bonne opération financière pour les entreprises moins regardantes. Exemple : les courtiers en déchets européens ou américains, qui devraient payer 20 dollars [16 euros] pour recycler un ordinateur en toute sécurité dans leur pays, le vendent pour la moitié de ce prix (et illégalement) aux ferrailleurs informels des pays en voie de développement.
A la fin des années 1980, les réglementations environnementales adoptées dans les pays industrialisés et l’augmentation des coûts de traitement des déchets ont poussé des ‘‘marchands toxiques’’ à envoyer des déchets dangereux dans les pays en voie de développement. La convention de Bâle, signée par 173 pays, oblige les nations développées à notifier aux pays en voie de développement l’arrivée de déchets dangereux. Elle précise que, si le gouvernement du pays destinataire ne possède pas de structure légale permettant les importations à des fins diverses, dont le recyclage, les exportations de déchets dangereux sont en principe illégales. Mais cet accord laisse la question des e-déchets dans le flou. Même la réglementation indienne sur la gestion des déchets dangereux ne parle pas des rebuts électroniques, ce qui a favorisé le développement d’un marché gris alimenté par ces déchets à Seelampur et à Moradabad. Reste à savoir si la réglementation proposée par le ministère de l’Environnement parviendra à organiser de manière équitable le secteur informel.
[Traduction : Courrier International]
Ruhi Kandhari, Jyotika Sood pour Down to Earth (Inde)
Les opinions exprimées et les arguments avancés dans cet article demeurent l'entière responsabilité de l'auteur-e.
Elles ne reflètent pas nécessairement les vues de Planète Urgence.
Le 30/05/2012
En Inde un enfant meurt toutes les 17 secondes
En Inde, un enfant meurt toutes les 17 secondes le 9/9/2010 à 9h58 par Esther Oyarzun Poster un commentaire : Note moyenne : (4 avis) Selon un rapport de l’ONG Save The Children, 1,83 million d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année en Inde. Le pays est aussi le plus inégalitaire concernant la survie de l’enfant entre les milieux riches et ceux qui sont moins bien lotis. Un enfant indien a 93% de chances d'atteindre l'âge de cinq ans ©AFP En Inde, les enfants les plus pauvres ont trois fois plus de chances de mourir avant leurs cinq ans que lesenfants des classes les plus aisées. Le rapport "A Fair Chance at Life: Why Equity Matters for Children" (Une chancepour la vie : pourquoi l'équité est importante pour les enfants), établi parl'ONG Save the Children, pointe d'ailleurs du doigt le sous-continent indien comme le plus inégalitaire en la matière, même si la tendance s'applique aussi à d'autres pays. "Près de neuf millions d'enfants de moins de cinq ans meurent chaque année dans le monde– beaucoup parmi eux auraient pu être soignés – juste parce qu'ils n'ont pas pu aller voir un médecin ou parce que les parents ne pouvaient pas leur donner suffisamment à manger pour survivre. De nombreux gouvernements ferment les yeux sur ces décès, parce qu'ils trouvent plus convenables d'aider les enfants des groupes sociaux plus aisés", résume Thomas Chandry, directeur de Save The Children. Sur les 26 millions d'enfants nés en Inde chaque année, environ 1,83 million meurent ainsi avant leur cinquième anniversaire. Plus de la moitié de ces décès surviennent dans le mois suivant la naissance (pendant la période néonatale). Des chiffres pour le moins inquiétants… Si l'Inde est parvenue à réduire de 41% son taux de mortalité infantile ces vingt dernières années, le taux de mortalité chez les enfants des classes défavorisées est beaucoup plus élevé que chez les enfants des familles riches. Avec sa longue tradition d'interventions sociales destinées aux pauvres, le pays, à présent plus prospère, affiche des résultats très décevants : les pauvres n'ont pas accès aux aides sociales tandis que les plus riches enbénéficient. Plusieurs explications à cet écart : dans certains milieux, les femmes ont parfois très peu d'influence sur leur propre santé et de contrôle sur les finances.Dans le Gujarat, par exemple, une femme sur deux estime qu'elle doit demander la permission à son mari ou à ses beaux-parents avant d'emmener son enfant malade chez le docteur. La préférence généralisée des Indiens pour les garçons a aussi une influence sur la mortalité infantile féminine : les bébés filles sont souvent moins bien nourris ou ont moins accès aux médicaments ou aux vaccins que leurs frères. Au total, 90% des décès seraient dus à la pneumonie, la rougeole, la diarrhée, le paludisme et les conditions néonatales(pendant et juste après la grossesse). Les infections sévères, les asphyxies et les naissances prématurées comptent aussi parmi les causes fréquentes de décès des nouveaux-nés. De plus, la malnutrition de la mère comme de l'enfant peut se révéler un facteur important pour expliquer cesrésultats : près de la moitié des enfants indiens de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique. Le pays affiche cependant de fortes disparités régionales : le taux de mortalité des moins de cinq ans est ainsi de 14 décès pour 1000 enfants dans le Kerala, contre 97pour 1000 dans l'Uttar Pradesh. Il en est de même pour le taux de mortalité des nouveaux-nés : il n'est que 7pour 1000 dans le Kerala, mais de 48 pour 1000 dans le Madhya Pradesh. Au niveau national, l'Inde est en tous cas une quasi-caricature de l'injustice, où l'enfant d'une famille pauvre a nettement moins de chances de survivre que celui venant d'une famille riche. La preuve que les politiques publiques d'aide aux plus pauvres laissent à désirer. Save the Children affirme d'ailleurs que l'atteinte des communautés marginalisées constitue la clé de la réduction des inégalités : il faut faire le même effort pour aider les pauvres et les moins pauvres. L'Inde, membre de l'Onu, est signataire de la déclaration sur les Objectifs du Millénaire pour le développement de septembre 2000. "Chaque enfant a le droit de vivre, et le gouvernement indien a l'obligation de les protéger",a rappelé Thomas Chandry.
le 9/9/2010 à 9h58 par Esther Oyarzunhttp://www.aujourdhuilinde.com/actualites-inde-en-inde-un-enfant-meurt-toutes-les-secondes-6237.asp?1=1
Le 17/04/2012
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Le 07/01/2012
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