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L'école en Inde

HUMEN DOMINIQUE Par Le 30/05/2012

Finie l'école buissonnière pour les enfants indiens

© DR

L’école primaire est désormais un ''droit fondamental'' en Inde [Fr]

Ella Martin

Aujourd'hui l'Inde (France)

Le 01-04-2010 (Publié sur internet le 14-04-2010)

689 mots

La loi sur le droit à l’éducation en Inde rentre en vigueur dès aujourd’hui.

Dorénavant tous les enfants indiens devront pouvoir prendre le chemin

de l'école dès l'âge de 6 ans.

Les enfants indiens seront obligés d'aller à l'école dès la rentrée prochaine.

Filles et garçons, riches et pauvres, tous les élèves âgés de 6 à 14 ans

devront remplir les bancs scolaires. C'est l'annonce faite aujourd'hui

par le premier ministre Manmohan Singh, qui souhaite marquer ce jour

d'une pierre blanche. Dorénavant le 1er avril sera une date historique

dans l'histoire indienne, date à laquelle l'acte constitutionnel du droit

à l'éducation est entré en vigueur.

Depuis 100 ans le pays essaie de transformer l'éducation en un

droit, et d'en finir avec son statut de privilège qui accentue les

inégalités sociales. Il y a des enfants ‘‘invisibles’’, des enfants

assujettis par des patrons, des jeunes garçons qui s'occupent

du bétail ou qui sont employés de boutiques, des filles

travaillant dans les champs, en tant qu'aides domestiques

ou obligées de s'occuper de leur fratrie, et tous sont sujets

à se marier très tôt , explique Kapil Sibal, ministre du

développement des ressources humaines, dans le quotidien The Hindu.

Beaucoup de ces enfants sont officiellement inscrits à

l'école, mais sèchent les cours ou n'y ont jamais été.

D'autres sont des migrants ou des enfants des rues qui

vivent dans des conditions très difficiles. Refuser de

les éduquer va à l'encontre de la nature universelle des

droits de l'Homme, continue-t-il.

Ce droit fondamental à l'éducation élémentaire est déjà

inscrit dans le 86e amendement de la constitution indienne

depuis 2002. Sa législation avait été rédigée en 2009 sous

l'intitulé Le droit à l'éducation gratuite et obligatoire pour

les enfants mais n'avait pas été mis en œuvre. C'est

dorénavant chose faite.

En tant que membre de l'ONU, l'Inde a ratifié la conventio

n relative aux droits de l'enfant créée en 1989. Depuis de

nombreuses années, l'UNICEF se bat pour que les enfants

des pays émergents aient accès à l'éducation, et l'Inde a fait

beaucoup d'efforts dans ce sens.

Il y aurait entre 8 et 10 millions d'enfants indiens

actuellement déscolarisés alors qu'on en recensait

25 millions en 2003, d'après la d’après la BBC. En 6 ans,

le nombre d'écoliers serait passé de 57 à 192 millions.

Avec la législation de l'école primaire obligatoire, l'Inde

compte mettre un terme aux inégalités infantiles et veut

offrir à chaque enfant la possibilité de se forger un avenir,

mais elle est consciente que tout reste encore à faire.

Faire passer une loi ne signifie pas que tous les

enfants vont être éduqués. Nous voulons préparer

des structures pour une éducation de qualité, mais

la communauté entière doit participer à cette entreprise,

a notamment insisté Kapil Sibal.

Dans les écoles privées, 25% des écoliers devront provenir

des milieux sociaux défavorisés et les enfants en difficulté

scolaire seront intégrés dans des classes adaptées. Les

autorités locales et les gouvernements régionaux feront une

étude géographique afin de construire des établissements

accessibles à tous.

L'acte indique aussi que le nouveau système scolaire

bénéficiera de professeurs compétents, de terrains de jeux

et d'infrastructures correctes. Le département des sports

souhaite mettre en place l'éducation physique afin

d'optimiser le développement mental, physique, émotionnel

et social de l'enfant, développe Kapil Sibal.

Le gouvernement indien participera à hauteur de 55% tandis

que les 45% restant seront financés par les Etats fédérés,

la Commission des finances leur ayant déjà reversé 4 milliards

d'euros. Le gouvernement fédéral a aussi approuvé une dépense

de 2,5 millions d'euros pour la rentrée 2010-2011.

Ella Martin pour Aujourd'hui l'Inde (France)

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