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Délégation Drôme à Margès

 

Chers parrains et amis, bonjour,

Il s’appelle ROVA, c’est le grand frère de Naomie et Volatiana.

« Grand »... façon de parler, il n’a que 12 ans et en paraît 10, mais « tellement grand » dans son cœur et dans sa tête !

Asseyez-vous un instant, je vais vous raconter...

C’est Rova qui, à la mort de leur mère (tombée sous les coups du papa), protégeait ses deux petites sœurs et son petit frère, dans la rue.

La petite troupe rejoignait de temps à autre le père dans une cabane en planche au bord de la route mais comme il frappait sans cesse, ils préféraient coucher à la rue.

Quand la Juge a placé Volatiana et Naomie à Koloina, Rova venait TOUS les matins voir ses sœurs et prendre des nouvelles, inlassablement, accompagné de son petit frère.

Cela a duré plus d’un mois, puis nous lui avons expliqué qu’à présent tout allait bien, qu’il n’avait pas de souci à se faire  et il fallait qu’il vienne un peu moins souvent.

Et puis il est venu une fois par mois, toujours soucieux et attentif du haut de son mètre 20.

La semaine dernière, Vola a reçu un appel de la brigade des mœurs à Majunga (736 km d’Antsirabe).

Commençons l’histoire par son début...

... Le père l’avait vendu à un dentiste de Majunga pour qu’il travaille chez lui. Le dentiste de passage à Antsirabe l’a donc emmené mais très vite Rova s’est fait « tabasser » et a subi des sévices sexuels répétés. Dès qu’il a pu s’enfuir, Rova a gagné le poste de gendarmerie le plus proche et à raconté son histoire.

On peut constater un point positif, c’est qu’il y a un an en arrière, on l’aurait renvoyé d’où il venait... c’est la vie à Mada !

Les policiers l’ont écouté et l’on emmené à la Police des mœurs et quand on lui a demandé qui joindre à Antsirabe pour organiser son retour, il a donné les coordonnées de Koloina et de Vola. Ils ont également convoqué le dentiste très en colère qui maintenant demande au père de Rova de lui rendre son argent !

Rova a été mis dans un taxi brousse et il a été demandé à Vola de l’attendre à l’arrivée.

Vola a eu grand mal à le reconnaître. Lui qui était expansif, rieur, gouailleur... il était fermé,  silencieux, comme sali et honteux ,...

Vola l’a de suite fait manger  dans une gargote  puis l’a amené au foyer. Après concertation nous avons convenu de l’emmener voir Mme Eliane,  la policière qui s’occupe de notre projet « Femmes battues », donc tout ce qui touche les viols de femmes et enfants.

Le père a été convoqué et il est sommé de ramener aussi le petit frère qui a disparu (vendu aussi ???),  puis d’aller chercher les certificats de naissance des deux garçons à Fianarantsoa afin de les placer tous deux dans un foyer. Hélas le père en a toujours la garde en attendant la suite, mais nous essayons de garder un œil sur Rova avec l’aide de la policière Mme Eliane. Pour information, nous avions (lors de l’accueil de Naomie et Volatiana), déjà donné l’argent au père pour l’aller-retour en taxi brousse jusqu’à Fianarantsoa car le père n’a pas le sou, et à son retour avec ces documents, nous devions nous débrouiller pour placer Rova et son petit frère, mais...  le père a disparu avec l’argent et nous ne l’avons retrouvé qu’un mois plus tard en arpentant les rues de la ville à sa recherche... mais, sans les certificats de naissance, bien sûr il avait utilisé l’argent pour lui !

Difficile de juger et de condamner !

Plus on voit au jour le jour en séjournant à Madagascar,  les difficultés de ces gens tellement pauvres, pour « seulement survivre », moins on se permet de les juger, de les condamner. Oui c’est ignoble de vendre ses enfants ! Peut-être ont-ils l’espoir qu’ils seront mieux ailleurs ?

Les mères qui perdent la tête à force de se faire cogner, à force de chercher du travail, à force de chercher à manger...

Que serions-nous devenues à leur place ?

Pourquoi je vous raconte tout ça ?

D’abord pour partager cette tranche de vie, quotidienne et ordinaire à Madagascar, car vous et nous, nous sommes sur le même navire alors autant voir le paysage ensemble !

Mais aussi, pour vous dire que par vos parrainages, vous sauvez réellement des enfants de la violence familiale et de la violence de la rue.

Si Volatiana et Naomie n’étaient pas au foyer, où seraient-elles aujourd’hui ? Que subiraient-elles ?

Boff !!! comme tant d’autres me direz-vous...

Oui, une fois encore, c’est vrai que nous ne pouvons pas sauver tous les enfants malheureux dans le monde, mais ceux qui sont protégés par votre Amour, ceux-là pourront peut-être contribuer à changer le monde, parce qu’ayant été aimés, éduqués, scolarisé, ils en auront une autre vision, et c’est déjà beaucoup.

Pour terminer, je vous dirais que les parrainages, c’est de l’argent bien sûr, mais c’est aussi et surtout de l’Amour.

Nous recherchons de l’argent, nous demandons de l’argent pour parrainer...  c’est difficile de toujours réclamer et nous ne le faisons qu’en cas de nécessité, mais bien évidemment il nous faut en passer par là, cependant ce que nous recherchons avant tout c’est une structure affectueuse et rassurante que l’enfant trouve et construit dans sa relation avec Vous.

Alors à vous tous, parrains, marraines MERCI ! et poursuivons ensemble notre route auprès des enfants de l’Ile-Rouge.

Avec toute mon amitié,

Portez-vous bien !

Délégation Drôme à Margès gérée par

Dominique HUMEN

490 route du Chalon

26260 MARGES

d.humen@orange.fr

0670934786

 

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